Le cycle Bormelien - Petite scène de la vie quotidienne

Dimanche matin... le soleil brille mais il fait un peu froid dehors pour petit-déjeuner sur la terrasse.

Dans la cuisine, une lampe halogène diffuse sa douce lumière orangée sur les placards de bois, deux tasses de cafés fument doucement. Deux journaux ouverts, Maman et Petite Chérie épluchent les nouvelles du Matin (il y a le programme TV dedans et c'est une habitude prise). Après avoir parcouru rapidement les pages modes (tiens je croyais que c'étaient des femmes qui lisaient Femina et non des gamines comme sur les photos), l'horoscope de la semaine (tout va aller bien, comme toutes les semaines) et la BD de la semaine (elles ont encore changé de dessinatrice), Petite Chérie revient à l'Edito. Elle le lit, d'abord incrédule de voir une scène à la Nicole de Buron dans ces pages qu'elle feuillette distraitement (après le dimanche, le journal est relegué au toilettes avec ses congénères pour les longues attentes), puis le lit ensuite à haute voix à Maman.

Un complexe mère-fille courant : l'habillement. Et un problème annuel : l'habillement de rentrée (la différence entre une robe et un T-shirt ? Entre une jupe et une ceinture ? 20 centimètres c'est trop court ? 20.1 ça va Maman ?). Un problème qu'elles n'ont heureusement jamais connu (enfin si une fois, quand à onze ans, débordante de ses jeans, la gamine voulait ajouter un top moulant... qui ne moulait en définitive que des bourrelets...).

Maman sourit, puis se replonge dans son propre article, Petite Chérie, habituée, s'attend au pire et il ne se fait pas attendre : "Connards ! Enfoirés ! Bien sûr que c'est possible, on paye assez d'impôts non ?". Devant une violence verbale digne des crises niveau 2 (sur 5) Petite Chérie coule un sourire intrigué. Allons bon, de quoi s'agit-il encore cette fois ?