Vous étiez différent ce soir... comme l’autre jour, dans un état second entre la démotivation et votre j’m’en foutisme habituel... Votre voix était plus rapide... à peine, mais je l’ai entendue tout de même...

Je vous ai demandé si vous alliez bien « Oui, oui, avez-vous éludé, et vous ? » Moi, moi ce n’est pas si important comparée à vous. On sent que cela ne va pas, mais on n’ose pas demander pourquoi ni comment...

Vous avez recommencé, c’est dommage, vous sembliez si heureux... Mais l’homme est faible, surtout dans ses cas de détresse.

Vous m’avez demandé si je n’avais pas trop de cours, j’ai dit que non, mais j’ai deux boulots, enfin un et demie...

Nous nous sommes disputés gentiment, comme les autres fois, mais votre ton était plus cynique, plus irrité, vous m’avez comparée un instant à ces filles qui ne vivent que pour leurs habits, je me suis mordu les lèvres pour ne pas hurler « Je ne suis pas comme ça, si seulement vous ouvriez les yeux ! » mais je ne l’ai pas fait, je vous ai juste corrigé, machinalement...

Vous n’aimez pas le 17^e siècle et je l’adore, je vous aime tout de même, ça ne change rien, pourquoi en rajouter une couche en disant que vous le détestez ?

Je devrais me concentrer sur le tutoiement qui vous a échappé un instant, mais que vous avez rattrapé quelques secondes plus tard, je devrais me concentrer sur le fait que vous m’ayez accordé 11 minutes 26 secondes de votre temps, mais je n’y arrive pas...Vous n’allez pas bien... je l’ai senti ces derniers temps, je le sens maintenant encore... Vous m’avez traitée de Calimero quand je vous ai dit que je bossais un peu, mais je ne joue pas à Calimero, je suis comme je suis, je fais ce que je peux pour m’en sortir et je ne vais pas cracher sur le travail si je peux me mettre en valeur grâce à lui... « C’est là que mène le bac »... si vous voulez, mais ne me comparez pas à ces poufiasses surmaquillées... je ne suis pas comme elle, et si vous avez une once de bon sens vous le savez....

Je vous aime, mais ce soir vous ne m’avez rien épargné, vous étiez sous tension, de plus je vous aime et moi je vous épargnerai ... comme toujours...