Hier soir, dans les lumières de la fête, vous étiez tel un ange. Seul vêtu de blanc vous tranchiez sur la masse sombre autour de vous. Vous m’avez souri et le ciel nuageux s’est illuminé de mille feux, vous m’avez parlé, quelques instants que j’aurais voulu éternels. Cela faisait si longtemps que je ne vous avais pas vu, j’avais presque oublié la lueur si particulière qui anime vos yeux lorsque vous êtes heureux, et hier vous l’étiez.

Ami d’un être qui m’a été cher et dont la vue me réchauffe toujours un peu dans mon hiver, même si je voulais vous sortir de mon monde, je sais que je n’y parviendrais pas. J’aurais voulu pouvoir vous observer des heures durant, rire, chanter, parler avec ceux que je connais et ceux que je ne connais pas, mais tout à une fin, et j’ai dû partir. Mais les souvenirs, eux, restent...

 « On n’a qu’une seule vie ! » hurlait votre imitateur à quelques mètres de moi, c’est vrai, vous l’avez souvent dit : on n’a qu’une seule vie, et si je ne me l’étais pas rappelé, peut-être n’aurais-je pas osé laisser la parole à mes yeux. Je ne sais pas si vous êtes encore Ignorant ou si les quelques secondes où j’ai croisé votre regard, où vous l’avez soutenu et où vous avez souri, si pendant ces quelques secondes vous avez compris ce que hurlaient mes yeux, ce que je les ai laissé hurler pour la première fois. Votre sourire alors n’était pas celui qui répond à une plaisanterie, il était comme un souffle léger, un sourire d’une douceur incroyable, angélique...

Ange de lumière, ange de douceur, ange de bonheur, vous m’avez tant donné en faisant si peu, l’ignorez-vous ? Vos paroles, vos sourires, votre présence m’ont réchauffée, et ce matin le soleil brille. Le vent violent a fait place à une brise légère qui pousse doucement les pensées dans mon esprit. Il y a des moments que je ne voudrais jamais oublier, quand vous m’avez envoyé un baiser de la main par exemple. Ce n’était rien, une seconde, un grain de poussière, mais de poussière d’étoiles, de poudre de rêve que vous m’avez donné...