Le cycle Bormelien

Aujourd'hui, je suis descendue le long de la côte du village au-dessus jusque chez moi, il y avait du soleil et il se reflétait sur le lac comme une large tache d'or blanc, comme une porte vers un monde merveilleux. Des écailles troublaient ce miroir de lumières et se dispersaient dans une mer car au loin, au delà de la pointe et derrière les montagnes recouvertes de cette brume dorée qui scintille sous le soleil, il y avait la mer et non plus la fin du lac. C'était un paradis, un instant de joie comme on en voit quand on prend la peine de s'arrêter et de regarder autour de soi. Mon mp3 branché sur les oreilles, je n'entendais pas les voitures passer à côté de moi et les voix pures des Choristes me donnaient l'impression que le vent allait m'emporter au-dessus de cette mer de soleil comme une feuille rouge et or.

Un instant, je me suis arrêtée, et j'ai vu le train passer au-dessous de moi, et je l'ai guetté à la sortie du pont. J'ai caressé les feuilles des buissons en passant auprès d'eux, j'ai tourné sur moi-même, m'amusant à faire voler mes cheveux et mon manteau. Je n'avais ni limite de temps, ni d'espace, ni d'imagination. J'ai vu les talus se couvrir d'herbe et de fleurs, les vignes se gonfler de feuilles d'un beau vert tendre, les lignes éléctriques disparaître ainsi que les immeubles. Mais le plus beau ce fut en descendant le village, le nez en l'air, je découvrais des ornements que je n'avais jamais vu, je voyais les fleurs ressorties pour les abreuver de lumière et, à sa fenêtre, un vieil homme toujours grognon, avait le sourire quand je lui ai fait signe de la main.

Il y a tant de choses merveilleuses dehors, que c'est peut-être le paradis fait monde...