Le cycle Bormelien - Je n'ai pas de cancer !!!

Dit comme ça , ça semble évident... et pourtant, je n'en étais pas si sûre il y a deux heures (il est présentement 15h44)...

Cela a commencé il y a quelques semaines, en sentant un truc dur dans ma poitrine... après avoir cogité un peu, j'en ai finalement parlé à ma mère, je savais qu'elle avait eu aussi un truc dans le genre. Pas rassurante pour un sou, elle m'a dit de prendre rendez-vous chez le gynécologue pour voir ce que c'était, peut-être quelque chose de grave, et l'enlever...

Elle m'a alors appris qu'elle avait, elle, un tissu à risques où des petites excroissances poussaient parfois, ça n'était pas trop grave du moment que c'était traité à temps... Je savais déjà que ma grand-mère paternelle avait dû se faire enlever la moitié de la poitrine pour un cancer... Autant dire que j'avais un choix sympathique comme hérédité...

Pour trouver un rendez-vous chez un médecin, c'était la galère... les femmes ne prenaient plus de patientes supplémentaires, alors on s'est tourné vers l'hôpital... Ici il faut que vous compreniez que je ne supporte pas les hôpitaux, ni les homes, parce que je sens les gens souffrir autour de moi (je me suis évanouie une fois) et c'est très très dur à gérer... J'ai demandé à Mandarine- Roudoudou de m'accompagner pour avoir un point sur lequel m'ancrer.

Il a fallu attendre lundi après-midi pour avoir un rendez-vous le mercredi (coup de bol), et c'est là que l'attente a commencé... Intolérable... Parce que Mandarine avait dit qu'il y avait une autre solution qu'un cancer, c'était peut-être une infection... mais vu que j'avais pas de fièvre, c'était très peu probable... Cancer, pas cancer...

J'ai eu d'abord la vision de ces poitrines défigurées par les interventions. Puis je me suis rappelée qu'il y avait des traitements, et très honnêtement, l'idée de perdre mes cheveux (qui sont une des choses que j'ai toujours trouvées belles en moi et que je me refuserais à couper, même si la personne que j'aime me le demandais un jour) m'a fait pleurer... Grand Frère m'a dit de ne pas dramatiser (il avait raison, mais ç'aurait pu être grave) et a réussi à me calmer...

Les personnes à qui j'ai parlé de mon rendez-vous à l'hôpital (même brièvement) se comptaient sur les doigts d'une main quand j'y suis allée cet après-midi, et les quelques paroles que j'ai pu échanger avec ces quelques personnes à midi m'ont grandement réconfortée...

Il n'y avait rien en fin de compte, un petit amas de cellule caoutchouteux qui s'est formé là, mais pas des cellules cancéreuses... La pression est retombée quand le médecin nous a dit ça, alors avec Mandarine, on a décidé d'aller fêter ça avec une glace. Sur le chemin, petite réflexion débile...(réaction post-traumatique sans doute)
"Il était mignon ce docteur quand même... "
"... Ouais"

Et on a éclaté de rire... le ciel était bleu... il y avait du soleil... P***** que cette vie est belle !!!

En rentrant, j'ai compté quatre avions dans le ciel*, un pour chaque personne à qui j'en avais parlé... Et j'avais les larmes aux yeux...

* On me disait, quand j'étais petite, que quand on voyait un avion dans le ciel, c'est que quelqu'un pensait à nous, et j'ai toujours gardé ça en tête quand je voyais un avion dans le ciel...