Ce soir, pour une grillade, nous avions prévu d’allumer un feu sur la terrasse. Ma mère a d’abord essayé, en introduisant les allumettes dans la cheminée aux endroits les plus évidents. Ça ne pouvait que marcher, non ? Tant qu’on embrase le papier, les charbons au-dessus vont bien suivre, c’est logique. Apparemment, pas tant que ça, il lui a fallu ajouter du papier, encore et encore, et le feu n’a pas pris.

Elle a abandonné, ma mère aime que les choses marchent directement, sinon elles sont stupides (les choses) et méchantes. Un peu plus patiente et habituée à la cheminée, j’ai pris le relais. Mais au lieu de bourrer la cheminée de papier, j’ai fait une boule peu compacte, je lui ai laissé de l’espace et j’ai pris soin de l’allumer entre les trous. Là où ça ne se voit pas, mais que c’est important quand même et que ça prend mieux.

Mais ça n’était pas là tout le travail, car la cheminée a beau être faite pour allumer un feu, elle est capricieuse, la nôtre du moins. Heureusement, au cours des ans, j’ai appris à la connaître. J’ai donc mis le genou à terre et me suis mise à souffler, non seulement pour que le papier brûle bien, mais qu’il brûle partout et en particulier là où c’est efficace, pour que la flamme atteigne le charbon.

Tout cela semble sans doute sans grand intérêt, même si je trouve moi-même de la magie à la plupart des petites choses simples, comme faire cuire des pâtes au poivrons en discutant avec une amie, sortir de la douche et se voir soi-même comme à travers une brume fantastique dans le miroir,…  Mais je m’égare…  Accroupie de la sorte, le visage presque contre les pierres de la terrasse, soufflant sur le papier incandescent, je m’émerveillais de voir les flammes en lécher ainsi le bord, partir, revenir, tournoyer.

Regarder un feu qui brûle, dans une cheminée, un foyer, m’a toujours émue et fascinée et, alors que ces images dansaient devant mes yeux et que la chaleur me grillait le bout du nez (mais juste un peu), de la fumée a commencé à sortir du haut de la cheminée. C’était gagné… le papier continuait de brûler, mais les charbons avaient pris la chaleur pour la leur. Je pouvais me relever, ce que j’ai fait, mais je restais attentive au feu et plusieurs fois je suis allée vérifier que tout allait bien et ai secoué un peu la cheminée pour que ce qui aurait pu empêcher la propagation des flammes tombe au fond.

N.B. La grillade était très bonne, au fait, pour les gens que ça intéresse !!!

N.B. (2) Oui, je fais des métaphores tout le temps, enfin presque ^^