Je suis aussi 17èmiste aussi ! Et cette période remporte tous les suffrages de ma passion.

Depuis petit j'aime cette époque. Je ne saurais pas te l'expliquer. Je pense que ma sensibilité a trouvé la bonne vibration de l'âme... ou bien la résurgeance de quelque vie vécue en ce temps ? Il faut dire aussi que les Arts étaient au paroxysme avec un roi (Louis) combattant pour la Gloire, certes, mais aussi protecteur des plus Grands artistes que le Génie Français nous ait donné et qui ont oeuvré efficacement.

Et les vertus, d'autres parts ! Elles étaient érigées en Lois dont la bonne société férue de bienséances et de bons goûts a été si friande. Ah ! le bon goût ! quelle merveille d'y être sensible et d'en avoir surtout conscience. Tu vois, notre époque manque tellement de tout ceci que je me rattache à ces valeurs qui paraissent hélas désuètes et encombrantes. J'aime à tenir une porte devant une vieille dame. J'en éprouve une satisfaction. Tant pis pour l'image ringarde ..

Mon goût a grandit lorsque je découvris le Molière de Mnouchkine dont je t'ai parlé ici un jour et qui m'a bouleversé comme le ferait une petite révolution, tu te souviens ?

Oui, je possède la copie du fameux buste de Molière dont l'original trône à la Comédie Française. Avec un éclairage latéral le rendu est saisissant.

Je persiste: une photo de toi intacte serait bienvenue et ne t'engagerait en quoi que ce soit..    ;o)

Julien

Je crois que tu as une vision de Louis qui est injuste puisqu'elle passe par la lorgnette déformante du 19ème siècle. Pour preuve, lorsque tu dis qu'il a laissé "crever son peuple pour construire Versailles".Ce n'est pas tout à fait exact, car le peuple n'a pas souffert de ses constructions (qui avaient pour but d'en imposer aux autres peuples d'Europe en magnifiant l'Art et le goût Français, à fin de propagande donc. Difficile à admettre, mais c'est ainsi ! ). C'est en partie sur sa cassette perso qu'il l'a érigé.

Le peuple a souffert, oui, mais c'est bien entre autres à cause des guerres. Dans une époque où les frontières n'étant pas fixées, il fallait bien les défendre, Louis n'était pas un roi béliqueux. Et les famines ! dûes aux mauvaises récoltes comme notamment au cours du terrible hyver 1693 où les plats gelaient d'une pièce à une autre !

D'autre part -tu sais le sais- les maladies, le travail épuisant et pénible, tout cela offrait une espérance de vie courte (elle tournait en moyenne autour des 35 ans). ça n'était pas imputable à la Monarchie mais plutôt aux conditions de travail inhérentes à ce temps (machines-outils inexistantes, législation sur le temps de travail absente etc). Mais je t'assure que ce n'est rien en regard des conditions de travail du 19ème industriel avec les machines et les cadences infernales. 

On a du mal à comprendre cette époque, pas d'un point de vue historique car les travaux des historiens sont performants mais plutôt dans la conception même des mentalités si différentes des nôtres.

Il faut bien comprendre les 3 Ordres qui ordonnaient cette société si étrangère à notre regard moderne et de leurs rôles précis: Noblesse, Clergé, Tiers Etat. Encore une fois, c'est vraiment difficile de penser le fonctionnement de cette société avec notre vision actuelle et si on ne fait pas l'effort de se mettre dans la mentalité du temps on passe totalement à côté !

Bises :o)

Julien

Je te crois sincère quand tu dis que tu n'as pas caricaturé, je pense honnêtement que tu as exprimé une vision spontanée, mais injuste.

Tu parles de la guerre de Succession d'Espagne ? Bah je trouve pas que cette guerre soit "mauvaise". Elle était légitime. Il fallait faire un choix, Louis en a fait un, encore une fois pour la grandeur de la France.

Louis XIV n'a jamais voulu détruire le petit chateau de chasse que son père avait érigé dans les années 1630, au somment d'une petite colline, malgré l'avis obstiné des architectes qui désiraient faire table rase afin d'y édifier à la place le palais qu'il avait en tête.

C'est un petit garçon qui adorait son père, homme bon, pieux et juste ( le peuple ayant surnommé Louis XIII, Le juste ).

Mais ce père aimant fut emporté alors qu'il n'avait pas 5 ans. Sa tristesse fut si énorme qu'il en garda une profonde tristesse au point de ne pouvoir cacher son émotion. Lui qui se contenait facilement en public ne résistait pas aux larmes quand on lui parlait de son père, même tard dans l'état d'adulte.

Alors, contre l'avis des bâtisseurs, il ordonna de conserver le petit château de cartes d'origine et lui l'entoura, pour le protéger, d'un manteau de pierres. Ce petit chateau subiste toujours: c'est lui que tu peux voir dans la cour intérieure de marbre.

Je n'essaye pas de te convaincre, mais juste de te faire voir que ce roi n'est pas celui que tu veux imaginer.