Le cycle Bormelien - Les livres au feu et l'orthographe aux oubliettes... et le plaisir de lire ?

Vous avez vu le déclin de l'orthographe ? Vous avez suivi les idées de réformes proposées ? Vous avez de la peine à déchiffrer le franglais sms non seulement sur internet mais partout autour de vous ? Moi aussi.

Quand j'écoute ma mère me parler des techniques d'apprentissages à son époque, je ne les approuve pas, elles étaient trop strictes, mais les nôtres sont-elles meilleures ? A cette époque, au moins, on savait lire et écrire. Entendre un enfant de dix ans déchiffrer robotiquement un conte me hérisse les cheveux sur la tête (et pourtant Dieu sait s'il sont longs). J'ai eu la chance, non, le privilège, car aujourd'hui savoir lire et écrire est un privilège, mais aussi le fardeau de savoir lire très vite. Les autres nous lisent, mais nous ne savons pas lire ce que les autres écrivent. Seul moyen à notre disposition : la lecture phonétique, mais là encore on ne sait pas si on doit prononcer les lettres majuscules et les chiffres en français ou en anglais.

Les gens ne savent plus écrire. Un seul remède à ce fléau : la lecture. Et si je trouve parfois que Harry Potter pourrait être plus développé (dans le style Tolkien par exemple, pour citer le Maître), je m'empresserai de l'offrir à ma cousine dès qu'elle sera en âge de le lire (c'est à dire bientôt vu qu'elle va commencer la maternelle et que ses parents, grands lecteurs, ne manqueront pas de lui donner de bonnes habitudes de ce côté-là). Mais en même temps, que font les adultes pour inciter les enfants à lire : rien. Pire , l'école les dégoûte de la lecture en les plongeant dans de grands classiques c***** au possible et indéchiffrables, car trop travaillés et pointus au niveau du style. Je ne connais aucune classe de mon année (dernière de lycée) qui ai lu "Notre-Dame de Paris" d'Hugo, tout le monde a été forcé de lire "Les Châtiments" où le poète ne fait que répéter que Napoléon III le petit était un enfoiré de première pendant plusieurs centaine de pages. Après le premier chapitre, tout le monde avait compris. Seuls quelques chanceux ont pu lire "le père Goriot". Pourquoi ne fait-on pas lire, je ne sais pas moi, jetons un coup d'oeil à ma bibliothèque, Dumas. C'est bien Dumas, c'est bourré de figure de style aussi, bien sûr, c'est un roman populaire, et alors ? Pourquoi serait-on obligés de ne lire que des romans haut-de-gamme ? Les professeurs se défendent en disant que nous allons lire ces divertissements pendant nos loisirs, mais c'est faux, on ne lit plus en dehors des cours, autant nous faire lire quelque chose de distrayant, tout le monde serait content !

Ma mère avait du bourrage de crâne quand elle était étudiante, moi je lis des livres inintéressants, donc je les lis mal, je les analyse mal, et mes moyennes s'en ressentent, heureusement qu'il y a Nicole de Buron, Françoise Xenakis, Dumas et Tolkien (last but not least) pour maintenir mon niveau de langue au-dessus du franglais internetien.

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