Le cycle Bormelien

Hier le ciel était bleu, d’un bleu irréel, quelques nuages y dansaient dans le coucher de soleil de cette fin d’après-midi. L’un d’eux en particulier attira mon attention parce qu’il venait de s’embraser de rouge et d’or sous mes yeux. Pendant les quelques minutes de retard de mon tram, je regardai, stupéfaite, les formes se lier et se délier comme une animation étrange, mon cœur battait à tout rompre et je ne sais pas si ce que j’ai vu, d’autres auraient pu le voir au même instant ou si c’était une vision.

Tout d’abord le nuage grandit, et prit une forme humaine, non, angélique (avec deux ailes), magnifique, puis il se tordit, se plia et explosa pour se ramasser en un petit tas informe. Un autre nuage, poussé par le vent se colla au premier, courbé en deux, comme pleurant, la forme était humaine, mais il lui poussa deux ailes alors qu’il plongeait les bras dans les débris de l’autre. Il en sortit alors une petite forme qu’il sembla serrer contre lui et qui grandit à toute vitesse alors qu’il le berçait. Les ailes fondirent en une longue chevelure effilée et les deux formes se fondirent en une seule, qui scintillait d’un éclat magique, éclairée par les derniers rayons du soleil.

Le rêve, la vision ou l’observation s’arrêta là... Mon tram était arrivé et lorsque je reposai les yeux à l’endroit où j’avais vu le nuage, il avait disparu. Rêve, vision ou prophétie, je ne sais pas, je ne sais toujours pas.